Quel lien entre impact positif et alimentation ?
L’alimentation est la base de tout : on en a besoin pour vivre.
Et c’est tellement la base de tout que ça peut rapidement constituer le point de départ à plein d’aberrations.
Quoi ?
C’est déjà le cas ?
Ah oui.
Bon, disons que le côté positif c’est que si l’alimentation peut être le point de départ à plein de trucs pourris, alors elle peut, à l’inverse, être un levier pour plein de choses positives !
En toute logique, il nous suffirait d’actionner le levier dans l’autre sens !
En fait tu peux déjà avoir un impact positif sur ce qui t’entoure rien qu’en réinvestissant la cuisine de la bonne manière : sur l’environnement, pour nos paysans, sur notre santé, pour éduquer, mais aussi pour une société plus juste et égalitaire.
Et quand je pense à une « société plus juste et égalitaire», je pense aussi à l’égalité entre les hommes et les femmes.
C’est principalement pour cette raison que j’ai choisis d’accompagner des couples et des parents-solo : pour soutenir les initiatives coopératives et égalitaires.
Pourquoi c’est important ?
Quand on parle de la cuisine, on pense tout de suite à tâche domestique, charge mentale, double journée, etc…
Et c’est bien sûr une évidence.
Dans 60% des couples, c’est la femme qui cuisine le plus, contre 24% des couples où la tâche cuisine est équitablement partagée.
Ce modèle injuste, c’est un modèle que nos enfants côtoient tous les jours au sein de leur foyer. Et on le sait : une fois à l’âge adulte on reproduit le modèle dans lequel on a baigné étant enfant.
Or, comment faire quand tu es un parent qui a envie de contribuer à avoir un impact positif sur plein de choses dont l’éducation et sur la société en générale ?
Vu que tu as envie de transmettre le fait de se nourrir correctement, de l ’importance de se faire à manger, et de la manière la plus respectueuse : pourquoi pas le faire par le biais un modèle familial JUSTE qu’ils pourront reproduire et transmettre à leur tour à leurs enfants ?
Ce n’est pas une chose évidente quand, pendant des millénaires, on a baigné dans un modèle où monsieur part à la chasse en peau de bête et madame maintient le feu avec un nourrisson pendu à son sein.
Alors pour t’y aider, je partage quelques pistes toutes simples (parmi tant d’autres !) pour transmettre la notion d’égalité des genres par la cuisine !
Piste #1 : Partager la tâche… et la charge mentale
Oui partager la tâche, c’est la base ! Tu me diras que c’est évident.
Quand on partage (quand on a cette chance), généralement l’un fait le ménage, l’autre la cuisine par exemple.
Mais quand c’est une corvée, c’est souvent une corvée pour tous les deux. Et ça fait du bien aussi de temps en temps de sortir la tête de son aspirateur pour faire à manger ou inversement.
Alors, pourquoi pas partager les tâches de manière plus transverse où chacun ferait un peu de tout ? 😉
Mais partager c’est aussi le partage de la charge mentale.
Planifiez les repas à deux. Ca évitera à l’un-e de se retrouver à 2h du matin à se creuser la tête pour savoir ce que toute la famille va manger pendant que l’autre se love gentiment dans les bras de Morphée.
(Oui oui, parce que j’ai déjà vu plein de situations comme ça dans certains groupes de discussions !!) 😨
C’est quand même à 2 que vous êtes les plus forts pour tenir le quotidien d’une vie de famille intense !
Piste #2 : Consommer équitable et égalitaire
C’est possible !
Le 15 octobre, c’est la Journée Internationale des Femmes Rurales qui a pour but de sensibiliser sur la nécessité de mettre en avant et d’empowerer ces femmes agricultrices qui nous nourrissent.
Dans certains pays, ces femmes ne sont pas reconnues et ne disposent pas des mêmes droits que leurs homologues masculins.
En France, le revenu des agricultrices est inférieur de 30% à celui des hommes. Lorsque l’exploitation est gérée en couple, la majorité des femmes a encore le statut de « conjoint collaborateur » qui lui confère moins de droits.
Alors pour être dans l’action, n’hésite pas à aller consommer des produits issus de productrices ! Une manière simple de contribuer à plus d’égalité et de soutenir ces cheffes d’exploitation !
L’agriculture biologique, qui se veut respectueuse de l’environnement est malheureusement encore peu égalitaire alors que déjà 1/3 des exploitants sont des exploitantEs. D’ailleurs, tu peux aller jeter un oeil au projet « Femmes et bio » initié par la FNAB (Fédération Nationale d’Agriculture Biologique) pour en comprendre les tenants et les aboutissants. 😉
Piste #3 : En finir avec la nutrition genrée
La nutrition genrée ? (je ne sais pas si le terme existe, hein)
Mais oui, tu sais c’est quand tu entends les ancien·ne·s dire : « Mets-lui en plus dans l’assiette, c’est un garçon, il en a besoin »
Et oui, inconsciemment on a tendance, encore de nos jours, à servir plus généreusement les garçons parce qu’ils auraient besoin de force et moins les filles parce qu’elles auraient moins besoin de se dépenser et donc moins besoin d’énergie. Ou parce qu’on a en tête qu’une fille doit rester mince et un garçon devenir musclé.
Historiquement, l’accès aux protéines a été le privilège de l’homme (des cavernes), qui, en rentrant de la chasse se gardait les morceaux les plus nutritionnellement qualitatifs, et laissait les restes aux femmes…
De nos jours, dans certaines cultures, les hommes se nourrissent encore et toujours en premier en mangeant la viande, pour ne laisser que les restes et les os aux femmes et aux fillettes. Dans d’autres, les femmes ont le droit de préparer la viande pour les hommes mais pas de la consommer. Tout juste de se lécher les doigts. Provoquant ainsi des situations de malnutrition chez les femmes et les fillettes.
Alors j’ai envie de te dire qu’à la limite il y a 500 000 ans, ok (et encore). Mais DE NOS JOURS ?! Est-ce que c’est encore utile de croire, A TORT, que les filles ont besoin de moins manger moins que les garçons ?
Alors que tous les enfants sont censés faire les MEMES activités ? est-ce que ça signifie que les activités dites féminines (boulot + tâches ménagères) seraient moins énergivores que celles des hommes ?
On n’est plus des hommes et des femmes des cavernes, hein. Arrêtons cette injustice nutritionnelle !
D’ailleurs, retenons aussi que l’enfant SAIT ce dont il a besoin de manger : il ne se laissera pas mourir de faim, ni de mangera à l’excès, pour peu qu’on l’ait éduqué à écouter ses sensations.
Piste #4 : Essaie la cuisine à 4 mains
On parlait de partage des tâches tout à l’heure.
Si les enfants sont assez grands pour te laisser tranquillement cuisiner avec ton·ta conjoint·e, alors c’est l’occasion de leur montrer ce qu’est la coopération !
Lancez-vous dans une cuisine à 4 mains, cuisinez ensemble, voire en famille, pour des moments sympas et des souvenirs sympas 😉
1 ou 2 fois dans la semaine est suffisant pour planter cette petite graine dans leur tête 😊
Piste #5 : Répartis les tâches de manière équitable AUSSI au sein de la fratrie
De nos jours, même si on fait l’effort d’être juste, on a tendance de manière inconsciente à en demander plus aux filles.
Niveau égalité des genres en cuisine et d’une manière générale, c’est quand même bof bof, hein.
On aura moins d’hésitation à demander à sa fille d’éplucher et couper les légumes, alors que ça nous ferait bizarre de le demander à son frère. Ou alors on se dit qu’il peut attendre encore un peu. Et puis finalement, on ne lui demande jamais de le faire… Parce que sa sœur sait déjà le faire, du coup pas forcément besoin d’une main en plus.
Parce que les filles seraient plus matures et auraient plus de dextérité.
Et parce que les garçons seraient moins matures, du coup on les épargne un peu. Parce que le frère, là, il a l’air de moins bien se débrouiller avec l’économe et le couteau.
Or, en faisant ça, on les conditionne dans l’adulte qu’ils seront demain et à la vision qu’ils vont se faire d’eux-mêmes et du sexe opposé : une femme repasse bien les chemises, un homme ne sait pas se débrouiller en cuisine.
(J’ai connu une personne qui préparait même les vêtements du lendemain pour son mari, qui était resté un véritable petit garçon !)
Alors si tu trouves que ton garçon a moins de dextérité, ne le prive pas de faire comme sa sœur, mais ACCOMPAGNE-LE dans l’apprentissage des gestes. Car c’est en faisant qu’on apprend. Et c’est pareil pour tous les humains sans distinction de sexe 😉
C’est un peu miser sur l’avenir pour l’égalité des genres en cuisine !
Piste #6 : Si tu dois te faire coacher en cuisine… Faites-le à 2 !
J’avais déjà expliqué dans un précédent article pourquoi j’avais décidé d’accompagner les couples.
Etre en couple, c’est une force. Vous êtes co-équipiers, partenaires, associés…
Ce n’est pas l’un qui est au service de l’autre.
C’est l’occasion de s’entraider. Ensemble vous êtes plus forts pour porter le changement qui va toucher toute la famille. Et porter une corvée à deux c’est quand même plus surmontable que de devoir tout porter tout·e seul·e, non ?
Piste #7 : Pas envie de cuisiner ce soir ?
N’hésite pas à aller pousser la porte d’initiatives culinaires à impact positif comme par exemple Meet My Mama qui propose des services de traiteurs et d’ateliers cuisine en permettant aux femmes du monde entier de se former et de s’empowerer grâce à leur passion pour la cuisine.
Piste #8 : Ou bien envie d’un bon resto ?
N’hésite pas à aller pousser la porte du resto d’une femme cheffe. Elles sont traditionnellement invisibilisées par les médias alors qu’elles ont autant de talents que leurs collègues masculins. Tu trouveras plein de bonnes adresses dans ce fabuleux guide : Cheffes – 500 femmes qui font la différence dans les cuisines de France, de Verane Frediani et Esterelle Payany, qui recense de fabuleux établissements !
8 leviers c’est déjà pas mal, non ?
Si tu en vois d’autres qui pourraient contribuer à l’égalité des genres en cuisine, n’hésite pas à m’en faire part ! Je suis sûre qu’avec un peu d’ingéniosité, il est possible d’en trouver plein !
Cet article a 2 commentaires
MERCI pour cet article important <3 les mots me manquent !
Merci pour ton message. Contente que ça t’ait inspirée !